Mis en ligne par : Anne Le Martret
Une épidémie au Royaume-uni.
Un article proposé par Maxime Coquet.
Tuberculosis due to Mycobacterium bovis in pet cats associated with feeding a commercial raw food diet
Conor O’Halloran, Olympia Ioannidi, Nicki Reed, Kevin Murtagh, Eili Dettemering, Stefaan Van Poucke, John Gale, Julie Vickers, Paul Burr, Deborah Gascoyne-Binzi, Raymond Howe, Melanie Dobromylskyj, Jordan Mitchell, Jayne Hope, Danièlle Gunn-Moore
First Published May 13, 2019
Le pdf de tuberculosis due to Mycobacterium bovis in pet cats associated with feeding a commercial raw food diet
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Abstract en français: tuberculose à Mycobacterium bovis chez le chat domestique associée à un régime alimentaire commercial cru
Abstract
Objectifs
Mycobacterium bovis, agent de la tuberculose, peut infecter les chats et présente des risques zoonotiques pour leurs maîtres. Généralement, les chats infectés présentent des commémoratifs d’accès à l’extérieur et de prédation. Des granulomes cutanés sont le plus souvent décrits. Le but de cette étude est de décrire la survenue d’une épidémie de tuberculose débutant avec six jeunes chats vivant exclusivement à l'intérieur dans cinq foyers différents et présentés à des vétérinaires différents à travers le Royaume-Uni, présentant divers signes cliniques.
Méthodes
Les analyses pratiquées sur les lésions pyogranulomateuses, les adénopathies ou les affections pulmonaires de ces cas ont systématiquement révélé une infection par Mycobacterium bovis. L'infection a été confirmée par PCR, si possible, ou par un test de détection d'interféron gamma (dits tests IGRA) positif, lorsque l’analyse PCR n'était pas disponible. Les chats vivant en contact ont été testés par IGRA et des tests de suivi ont été entrepris lorsque les résultats étaient positifs. Une enquête sur le mode de vie a été menée pour identifier la source de l'infection.
Résultats
Six chats cliniquement malades et sept chats vivant en contact ont été identifiés comme infectés par M. bovis. Cinq des cas cliniques étaient soit trop malades pour être traités, soit en aggravation malgré le traitement, et sont décédés, ce qui donne un taux de mortalité de 83%. Les enquêtes sur le mode de vie ont révélé que les facteurs communs entre les groupes étaient le fait que les chats atteints étaient exclusivement des chats d'intérieur et qu'ils recevaient une ration alimentaire crue disponible dans le commerce et fabriqué par un seul fabricant. Les agences: Food Standards Agency, Animal & Plant Health Agency, Public Health England ainsi que le fabricant des rations alimentaires concernées ont été informés. D'autres sources possibles d'exposition à M. bovis ont été explorées puis ont été exclues notamment des contacts avec la faune sauvage, l'accès à du lait cru, la présence de rongeurs à l'intérieur des bâtiments dans lesquels les chats vivaient et l'exposition à des humains contaminants connus.
Conclusion Après enquête, nos résultats fournissent des preuves convaincantes, même indirectes, d'une association entre le régime alimentaire cru commercial de ces chats et leurs infections à M. bovis. Depuis la publication de cet article en novembre 2018, l'épidémie s'est poursuivie au Royaume-Uni. Le nombre de cas a maintenant augmenté pour inclure au moins 30 groupes regroupant plus de 90 chats. Les informations sur cette flambée épidémique persistante seront publiées dès que possible.
Quelques développements importants de l’article
Profil des chats: jeunes, de race, sans accès à l’extérieur nourris avec une alimentation commerciale crue congelée, présentant abattement, fièvre, masse abdominale+/-adénopathie. Examens complémentaires : anémie non régénérative et neutrophilie. recherche felv, Fiv, Pif négative. Histopathologie en faveur d’une atteinte ganglionnaire pyogranulomateuse et nécrotique, présence de bacilles alcoolo-acido résistants. Diagnostic in vivo compliqué : tuberculinisation non fiable, PCR disponible qu’en humaine au RU, test à l’interféron gamma IGRA disponible.
Evolution
Ces cas à atteinte digestive évoluent défavorablement plus rapidement que dans les cas classiques de chats chasseurs de rongeurs infectés (atteinte dermique). Certains chats ont reçu un traitement antituberculeux. La mortalité (83%) reste élevée malgré les traitements mis en place.
Source de contamination
Les chats contaminés avaient en commun la consommation de rations crues congelées à base de gibier produit par le fabricant « Natural instinct ». Une enquête interne a conduit au retrait de la gamme gibier car « les ingrédients utilisés n’étaient pas inspectés suivant les exigences européennes ».
Aspect zoonotique
L’atteinte digestive de ces chats suggère en conséquence une contamination de leur environnement. Les propriétaires de deux des chats infectés ont été diagnostiqués positifs. L’un d’entre eux a du recevoir un traitement antituberculeux.
A propos d’une autre contamination sur une meute de chiens courants au Royaume-Uni
O’Halloran C, Hope JC, Dobromylskyj M, et al. An out- break of tuberculosis due to Mycobacterium bovisinfection in a pack of English Foxhounds (2016–2017).Transbound Emerg Dis 2018; 65: 1872–1884.